•  Tel est mon creux amour qui ne craint pas les chocs,

    Il a tant de défenses, de canines et de crocs.

    La sordide tanière qui fait rêver les ours

    Est à jamais perdue, loin au-delà des tours !...

     

    Dans l’âtre des ténèbres se confondent ses feux

    Qui font voir trente étoiles, enfin avec le flux…

    Quand reverrai-je, hélas, ce saint déferlement

    Qui vient tourbillonnant quand les autres s’endorment.

     

    Néanmoins, et sans plans, courant jusqu’à la mer,

    Il faut, sans défaillir, renoncer à douter.

    Que la lune soit levée ! Que le soleil soit bas !

    Et que frotte ma bosse, je contourne le sas !...

     

     UFF 2007

     


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  •  On prend de la fable de La Fontaine « LE VIEILLARD ET LES TROIS JEUNES HOMMES » les vers d’ordre impair et de la fable « LE SAVETIER ET LE FINANCIER » les vers d’ordre pair, puis on les mêle en faisant alterner les vers impairs et pairs dans l’ordre original des fables d’origine.

     Comme la première fable est plus courte que la seconde, on prend à la première les premiers vers pairs pour les faire alterner avec ceux de la seconde jusqu’à son épuisement.

     Enfin, on ajuste l’orthographe et la ponctuation afin de reconstituer au texte une cohérence syntactique.

     On a :

     

    Le savetier et les trois jeunes hommes

     

     


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  •  

    On prend la fable de La Fontaine « LE LABOUREUR ET SES ENFANTS » et on la traduit en anglais. Puis, on reprend tous les noms communs, verbes et adjectifs qualificatifs et on les retraduit en français, mais en leur gardant une orthographe respectant les habitudes graphiques et phonologiques anglaises et en adaptant le texte à la syntaxe anglaise.

     

    On obtient :

     

     

     


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  • PIE THEM!

    I accuse publicly the judges of this land
    Of sheer malevolence and petty prejudice
    Toward those who are tried and who before them stand:
    They strip them off their civic rights to fair justice
    And haughtily deny them a just chance to speak.
    These magistrates' indignity, no-one can tell,
    While, with partiality , they still oppress the weak.
    Why don't we pie them down until they rot in hell?

    In the court of appeal of Colmar, Upper Rhine,
    I know two of them louts: they're called Schmelck and Eichler;
    I report against them and demand they resign
    For blatant injustice and abuse of power.
    Their reek of maccarthysm and pétainism
    Is the most loathesome stench that one can ever smell.
    May shame fall on them for their negationism!
    Why don't we pie them down until they rot in hell?

    Let them be discredited and forever cursed,
    These black-robed evil-doing foul-souled men of law,
    Who meanly inflict wounds that can never be nursed
    To the vulnerable and leave them in the raw.
    Let's throw shaving-foam pies at them, and turd-tarts too.
    Let them be spat upon, and peed upon as well;
    That is all they deserve, and that's what we will do.
    Why don't we pie them down until they rot in hell?

    When they are ridiculed and no longer trusted,
    With their robes dripping shit, they'll go hide in their shell
    And we'll be so happy to have got them busted.
    Why don't we pie them down until they rot in hell?

    Pie Them

     

     

     


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  • J’habite à Stosswihr, et pour acheter mon pain,

    Je descends à Munster, mon panier à la main;

    Si je croise des gens de Soultzeren au marché,

    Je leur lance un salut plein de complicité:

    « Ah ! Nous, les habitants de la Petite Vallée !... »

     

    Si d’aventure à Colmar mes affaires m’amènent

    Et que j’y rencontre une jolie Wihr-au-valienne,

    Sans timidité je l’invite à prendre un verre,

    Et lui dis, sans complexe et sans faire de manières :

    « Ah ! Nous autres, qui venons d’la Vallée de Munster !... »

     

    Quand je vais à Strasbourg, cette ville que j’aime,

     Souvent accompagné de mon pote d’Ensisheim,

    Nous sommes fiers tous les deux de venir d’un peu loin

    Et chantons, soit en français, soit en alsacien :

    « Ah ! Nous, les Alsaciens du Sud, ceux du Haut-Rhin !... »

     

    En visite à Paris, sur le pont de l’Alma,

    Il n’est pas rare de voir des dames de Sélestat ;

    Alors moi, je les hèle et leur rends toute grâce,

     Je m’exclame, m’ébaudis et leur dis avec classe :

     « Ah ! Nous les habitants du beau pays d’Alsace !... »

     

    A Varsovie un jour, au bord de la Vistule,

     Par pur hasard je croise un Limousin de Tulle ;

     Nous nous félicitons d’avoir eu tant de chance

    Et nous jurons soutien, entraide et assistance :

     « Ah ! », disons-nous, « Nous venons tous les deux de France ! »

     

    En voyage à Londres, sur la place de Trafalgar,

     Arrivent quelquefois des gens de Gibraltar;

     Je les aborde sans crainte et leur dis gentiment,

     Sans qu’ils ne s’en offusquent, et sans ressentiment :

     « Ah ! Nous autres qui habitons sur le Continent !... »

     

    A Pyongyang, en Corée, tous les hôtels débordent

     Car de l’Ouest sans cesse, les touristes déferlent en hordes :

    Ecossais, Ukrainiens, Islandais, Italiens.

    Je les accueille en frères et je leur tends la main :

    « Ah ! », leur dis-je en joie, « Nous autres, les Européens !... »

     

     En camion sur les routes de la Patagonie,

     Je prends en stop un couple venant de Mongolie.

     Ils avaient tant marché depuis Oulan-Bator

     Que je leur propose de les conduire jusqu’au port :

     « Ah ! C’est l’entraide, entre gens de l’Hémisphère Nord !... »

     

    En vacances sur Saturne, au camping de l’Anneau,

    J’ai pour voisins de tente un Peul et un Aïno.

    Nous passons nos soirées à regarder en l’air,

    Et regrettons parfois le bon temps de naguère :

    « Ah ! », soupirons-nous, « Nous, de la planète Terre !... »

     

    Sur la plus proche des planètes d’Alpha du Centaure,

     Dans la mégalopole bâtie sur son pôle Nord,

     Un anthropoïde, au fond d’un bouge, cuve sa bière.

    A sa peau verte, je sais qu’il est de Jupiter :

     « Ah ! », lui murmuré-je, « Nous autres du Système Solaire !... »

     

    Faisant un tour dans la galaxie d’Andromède,

    Si loin de mes amis, qui me viendra en aide ?

    Là, vit une famille exilée de Persée ;

    Je me rapproche d’eux et leur dis, tout troublé :

     « Ah ! Nous autres originaires de la Voie Lactée !... »

          

    UFF - 2011 

     


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